mise à jour de la charte, aout 2006 Les soins palliatifs sont des soins actifs dans une approche globale de la personne " atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale " (*) :prendre en compte et viser à soulager les douleurs physiques ainsi que la souffrance psychologique, sociale et spirituelle devient alors primordial.
L’emploi nécessaire des moyens de lutte contre la douleur physique se fera avec le souci de ne pas altérer, autant que faire se pourra, la conscience et le jugement du malade.
Une attitude générale de franchise vis-à-vis du malade, quant à la nature ou au pronostic de sa maladie, est généralement requise pour assurer l’accompagnement de la meilleure qualité possible, de même que vis-à-vis de ses proches, (sauf avis contraire du malade). Toutefois, les circonstances psychologiques sont trop variées pour que cette recommandation puisse être formulée autrement qu’en termes généraux.
Les bénévoles qui participent à l’accompagnement du malade sont considérés comme des collaborateurs de l’équipe de soins. Ils veilleront à ce que leur action n’interfère, en aucun cas, avec la pratique des soins médicaux et paramédicaux. Ils ne devront s’adonner à aucune pratique, technique ou méthode présentée comme étant ou pouvant être une ressource thérapeutique substitutive, adjuvante ou complémentaire de celle prescrite par le médecin.
Leur rôle est d’écouter et de conforter par leur présence attentive le malade et son entourage en dehors de tout projet pour lui.
Les bénévoles auront été préparés spécialement à cette présence discrète et ils seront soutenus psychologiquement tout au long de leur action.
Les équipes de soins palliatifs et d’accompagnement, quel que soit leur lieu d’exercice (Unité spécialisée fixe ou mobile, domicile, établissement de soins, institution gérontologique), auront à cœur de contribuer à la formation du personnel médical et paramédical des bénévoles ainsi qu’à la propagation des principes énoncés dans la présente charte. Les adhérents à la charte susciteront la création de nouveaux foyers et l’adhésion de nouveaux participants à leur action.
En plus du soulagement de la douleur physique qui est un préalable, il faut avoir un ensemble d’attitudes et de comportements adaptés à l’état du malade souvent angoissé physiquement et moralement Cela constitue l’accompagnement.
Sont au même titre considérées comme contraires à cet esprit deux attitudes : l’acharnement thérapeutique (ou obstination déraisonnable) et l’euthanasie.
L’acharnement thérapeutique peut être défini comme l’attitude qui consiste à poursuivre une thérapeutique lourde à visée curative, qui n’aurait comme objet que de prolonger la vie sans tenir compte de sa qualité, alors qu’il n’existe aucun espoir raisonnable d’obtenir une amélioration de l’état du malade.
Par euthanasie, on entendra toute action ayant pour dessein de mettre fin à la vie du malade.
Par ailleurs, il ne sera pas privé sans raison majeure, jusqu’à son décès, de sa conscience et de sa lucidité.
Pour soutenir la personne en phase critique s’impose l’intervention d’une équipe interdisciplinaire comportant, autour des médecins, des membres des différentes professions paramédicales concernées (infirmières et aides-soignantes, psychologues, kinésithérapeutes, diététiciens, etc.) ainsi que des bénévoles d’accompagnement spécialement formés. Y sont associés les représentants des différentes religions dont se réclameraient les malades hospitalisés. La prise en compte des besoins spirituels, particulièrement en cette phase de l’existence, est essentielle, dans le respect absolu des options philosophiques et religieuses de chacun.
Un effort tout particulier pour accueillir et soutenir les familles et les proches est aussi considéré comme une des caractéristiques essentielles des soins palliatifs et de l’accompagnement en soins palliatifs.
Il convient également de les préparer au deuil et éventuellement de les soutenir le temps nécessaire après le décès.
* Préambule de la Société Française d’Accompagnement et des soins Palliatifs